Ils s’étaient bien trouvés apparemment. L’un dans l’autre – pas de pensée perverse, merci – il ne regrettait rien de ce qu’il venait de faire avec elle. Ce n’était pas la première fois qu’il laissait l’occasion à quelqu’un de le toucher de cette façon, mais cela s’avérait différent que les autres fois. Pas toute, mais la plus grande majorité en tout cas. Sa vie amoureuse restera éternellement désastreuse selon lui, même s’il espérait sincèrement que la tendance s’inverse, histoire de découvrir quelque chose de nouveau. Comme avec elle en fait. Sauf que son cerveau s’éclaircissait sur la partie négative de se dire que ce soir, quand il rentrerait, ce serait comme une fin du monde approchée. David l’attendrait pour lui gueuler dessus et Tom l’appuiera de la pire façon pour faire payer l’androgyne, car lui aurait passé la nuit sûrement avec une fille mais serait rentré de sa nuit très vite. Le brun se demandait pourquoi lui devait toujours avec cette pression alors que le tressé vivait en totale liberté. Ça lui paraissait si injuste, surtout qu’il faisait tout son possible pour que tout tienne encore debout dans le groupe.

Off. Ce petit moment fort désagréable dans sa tête disparu. Tant mieux au final, la douleur partait en même temps. Et vu les baisers qu’elle lui portait dans son cou, il ne pouvait plus penser à autre chose que cela. Son souffle redevenait normal pour son plus grand bonheur. La chaleur sur son corps partit aussi, mais il fut heureux d’attraper la main – propre, ce qui le fit rire intérieurement – de la brune pour se lever à son tour. Son ancienne gêne avait déserté. Il l’a suivait en souriant encore, jusqu’à arriver dans la salle de bain, qu’il entendit être fermé à clé. Il ne poserait pas de question, trouvant la situation mieux ainsi.

Se tournant face à elle, il se retenait de tout. Ses yeux s’étaient plantés dans les siens, dérivant vers ses lèvres. Il haussa un sourcil par son attitude, ne comprenant pas ce qu’elle allait faire, avant de voir sa robe de chambre tomber à terre. Sans mentir, son souffle se coupa un instant. Rien qu’à cette vision, il pourrait bander une nouvelle fois. Ce fut d’autant plus compliqué lorsqu’elle s’avança pour lui ôter à son tour son unique vêtement. Son corps allait surchauffer à force de tant d’appel à la débauche ! Ce regard sur lui ne pouvait que le faire sourire, perversement. Calmer ses ardeurs devenait une tâche lourde à accomplir, mais il y arrivait plus ou moins en se concentrant un minimum.

L’eau sur eux faisait enlever les traces du moment qu’ils venaient de passer ensemble et il se sentait largement mieux de cette façon. Il enlevait rapidement ce qu’il restait de liquide sur son corps avant de lever les yeux en ayant la forte impression d’être fixer intensément. Ce qui ne loupa évidemment pas. Seulement, sa surprise fut complète quand elle lui prit une de ses mains. Ce geste était très intime pour lui, amoureux presque. Il savait qu’elle n’était pas du genre à lui langer « On ne s’est pas protégé cette nuit, je vais être enceinte, tu es le père blabla … » alors qu’il restait toujours assez sobre – sauf cette fois-ci – pour se rappeler de ce qu’ils faisaient. Encore heureux d’ailleurs, sinon il aurait pleins de mini Bill qui se baladeraient sur la terre. Enfin, pleins est un bien grand mot.

« Rien de particulier, je suis ouvert à toute proposition » immisça-t-il dans la conversation. Venait-elle de lui proposer un vrai repas !?? « Et bien, si tu as le temps, je veux bien quelque chose fait par toi, ça me ferait très plaisir et je veux bien t’aider si tu veux » C’était comme retourner dix ans en arrière quand il était avec sa mère. Si agréable. Il se sentait à nouveau bien auprès d’une autre femme qu’un membre de sa famille. Il appréciait à sa juste valeur ce qu’il lui donnait. « Un jeu pour mieux se connaître ? J’accepte avec plaisir » Il ne voyait pas trop bien à quoi s’attendre de cela. Parfait-elle juste de discuter ou plus ? Il se le demandait mais il verrait bien au moment venu. Rien ne lui ferait plus plaisir que d’être avec elle aujourd’hui en plus. Il ne voyait pas très bien ce qu’il pourrait dire sur lui finalement, les journaux parlaient déjà trop de sa vie …

Cela faisait pas mal de temps qu’il n’avait plus cuisiné – c’est-à-dire depuis les débuts du groupe, si ce n’est dire ! – donc qu’elle soit d’accord pour qu’il l’aide, il était comblé. Sa dernière phrase le fit sourire, vu qu’ils avaient déjà fait pas mal de choses à deux, même si elle ne parlait pas de ça. Enfin, quoique, il n’était pas dans sa tête. Encore heureux, car avec le bordel qu’il trimballait dans ses pensées, elle aurait largement plus mal à la tête encore qu’au réveil. Bref, son esprit avait largement trop dérivé, donc il en revenait au fait qu’ils allaient faire quelque chose de plus " sage " pour la première fois. Sauf si ce moment dérapait, mais ce n’était pas à prévoir de toute façon ce genre de chose. Ou une chose plus amusant comme une bataille de nourriture, même si c’est mal, qu’ils allaient en mettre absolument partout et que ce serait gâcher. Mais bon, ça le ferait bien rire et puis, ça changerait de la mauvaise ambiance qu’il traînait depuis plusieurs mois maintenant.

Quand elle avait parlé, il avait remarqué une légère pointe d’émotion ou excitation dans la voix de la brune. Il ne savait pas trop s’il serait aussi adroit qu’il y a quelques années par contre, sachant que sa maladresse revenait très rapidement et toujours au mauvais moment. Comme toujours pour tout le monde en fait. Il acquiesça avec un petit sourire plus sérieux aux lèvres et profitait juste de la chaleur provoquée par la douche, et le fait qu’ils étaient assez rapprochés l’un de l’autre. Il ne pensait plus à rien qu’à elle au final, c’était largement mieux. Il s’interrogeait juste de savoir s’il devait tout de même prévenir quelqu’un de son absence quelque peu prolongé, aux dire de Jenny et de son programme de la journée qui lui arracha un plus large sourire.

« C’est vraiment bête que ça nous prenne tout ce temps » ironisa-t-il « surtout la douche » Appuyer surtout sur cette dernière idée ressemblait vraiment à une tentation, de plus qu’il sentit les lèvres de sa partenaire se plaquer sur les siennes. Il en avait apparemment oublié quelques images de la veille qui ne mirent cependant pas longtemps à s’introduire dans son cerveau. Il avait déjà extrêmement chaud. Heureusement – enfin, il le crut quelques instants – elle mit fit au baiser et prit le savon. Croyant innocemment qu’elle allait se laver, il la regardait faire, mais elle vint à le laver lui. Ses mains se baladaient sur tout son corps et il dut rassembler tout son self contrôle pour ne pas penser à autre chose de beaucoup plus intéressant qu’une simple douche.

Le pire dans tout ça, c’était qu’il avait la vague impression qu’elle voulait tout autant que lui que les choses partent à nouveau dans un tout autre sens qu’ils avaient testé cette nuit et il y a quelques minutes. C’était comme s’il se concentrait pour deux. Compliqué, oh oui très ! mais il le fit et réussit. Quand elle eut finit, il prit ses mains – histoire de ne pas commencer à réagir – et l’embrassait en les lui tenant légèrement. Il avait voulu savoir ce que cela faisait de lui tenir ses mains et finalement, ce n’était pas si bizarre, c’était même l’inverse en fait. Il les relâchait avec précaution et à son tour, il prit le savon et faisait glisser ses mains sur la peau déjà douce de sa belle brune.

S’ils se voyaient, ils auraient l’impression de presque voir un couple. Ils ne se connaissaient pas encore – ça ne serait que tarder – mais leur geste se révélait si posé et sécurisant que l’on penserait qu’ils sont en couple depuis bien longtemps. En couple. Amour. Cette idée germait petit à petit dans sa tête, mais il ne savait pas trop quand serait le bon moment d’en parler. Ce soir avant de partir ? Non, mauvaise idée et puis, ça casserait tout le faire rapidement au dernier moment. Peut-être pendant leur jeu ? Il le tenterait oui, et puis ça ne pourrait pas gâcher grand-chose entre eux, vu que pour le moment, c’était plus une relation très tactile, malgré cette petite chose qui évoluait entre eux et qu’il appréciait fortement.

La douche prit fin. « Fin de la tentation » se disait-il en la regardant une dernière fois. Il avait tort et s’en redit très vite compte. C’était comme jouer à un jeu sans fin où l’on est tout le temps tenter de prendre un chemin parfait, mais trop risqué en fait. Compliqué à expliquer. En sortant à la suite de la brune, il avait encore tout le loisir de la regarder, fixer, très longuement. Si elle n’allait pas plus vite, c’était bien pour qu’il l’admire, non ? Sinon elle aurait trouvé en quatrième vitesse le peignoir qu’elle venait d’enfiler et celui qu’il passait sur ses épaules. D’autant plus qu’elle était chez elle, donc qu’elle savait où se rangeait quoi. Son regard ne se détachait toujours pas de son corps, même recouvert d’un peignoir.

Son esprit avait encore du mal à se rendre compte qu’il avait passé la nuit avec elle, malgré qu’il se rappelle d’une majeure partie de la veille. C’était juste beaucoup de choses faite en l’espace de très peu de temps. Ce n’était pas forcément – du tout même – le meilleur moyen de commencer quelque chose de stable. Stable ? Avait-il bien pensé ce mot ?! Etrange, très bizarre. Pourtant, il en serait ravi. Surtout avec elle. Mais ça serait si compliqué qu’il préférait ne pas chambouler encore plus la vie de Jenny. Sauf que ce ne serait plus comme avant, même s’il essayait de se convaincre de l’inverse.

Arrivé dans la chambre, il regardait le lit avec un sourire amusé. Dire qu’avant, ça l’avait gêné, il trouvait ça maintenant drôle. Excitant aussi, mais il pensait à autre chose qu’au corps de la femme avec qui il avait partagé cette nuit et la plus grand moitié de la matinée. Adossé contre la porte, il l’admirait encore entrain de bouger. S’il pouvait se voir dans un miroir, on dirait son frère à mater de cette façon. Un gêne qu’il n’utilisait pas vraiment très souvent, mais bon, elle ne se plaindrait sûrement pas de toute l’attention olfactive qu’il lui portait. Si la situation était inversée, il profiterait tout autant qu’elle pour montrer son corps nu, évidemment.

Il se redressa et perdit ce sourire & regard totalement pervers pour redevenir « innocent Bill » en la suivant jusqu’à la cuisine. Sa peau était sèche et il comptait bien aller s’habiller, mais il l’écoutait d’abord parler. Signe de politesse, bien sûr et puis, il aimait énormément sa voix. Enfin, normal quoi. « Oui, ça me va très bien, pas de soucis » Il acquiesçait en se disant que mettre des habits seraient une excellente chose à faire. Un petit sourire et il partit vers le salon, s’accroupissant pour voir l’état de ses habits. C’était vraiment pas beau à voir, ils devaient être allé vite, c’était ce qu’il se disait.

Dans un premier temps, il mit la capote à la poubelle et tria ses affaires de ceux de la belle brune. Il enlevait lentement son peignoir, le posant sur le canapé – avec un grand sourire – puis enfilait ses vêtements. Ce n’était pas super agréable, mais bon, ils n’étaient pas tachés ou puants trop. Il penserait à prendre des affaires de rechange la prochaine fois. La prochaine fois. Il l’imaginait tellement bien alors qu’il savait parfaitement qu’il ne pourrait plus sortir à partir du moment où il se remontrait se soir dans la rue ou à l’appartement. Il soufflait et laissait le peignoir ici, retournant directement vers la cuisine.

Pendant qu’il se dirigeait vers la cuisine, ses pensées repartirent vers son frère et son groupe. Bizarrement, il ressentait une certaine culpabilité – quoiqu’il ne l’avouerait jamais de cette manière – dans le fait qu’il passait largement plus de temps en dehors de son travail qu’avant, à ne plus écrire tout le temps. En même temps avec sa relation pourrie avec son double, ce n’était pas chose évidente et à laquelle il prêtait autant d’attention qu’avant. Logique en fait, mais il espérait encore un jour que la situation s’inverse. Il mettait souvent la faute sur le tressé, malgré qu’il en veuille d’abord et pour tout au manager qui ne faisait que les pousser de plus en plus, alors qu’ils faisaient déjà – eux quatre – le maximum. À croire qu’ils étaient des genres d’ « Humanoid ». Comme s’il avait vraiment voulu dire ça par cette chanson …

N’y pensant pas plus, il préférait largement pouvoir voir la jeune brune s’afférer dans la cuisine. Enfin, là, elle le fixait plutôt avec un sourire étrange, mais il se dit que ce n’était pas important. Cela lui faisait sûrement bizarre de la voir habiller ? Il sourit à cette idée stupide. Quand elle prit la parole, hésitant et butant sur pas mal de mots, il supposa que la détailler du regard ne serait pas une façon de l’aider, quoiqu’il en eu bien envie. Il avait déjà eu le loisir de le faire, mais à croire que ce n’était jamais assez. Et puis, il savait déjà la couleur de ses sous-vêtements. (a)

« ça » le fit presque rire, mais il se retint, car sinon il serait capable de craquer. Le sous-entendu se révélait magnifique et très bien placé, mais il ne releva pas. Il fallait bien qu’ils arrêtent de se sauter constamment dessus, ce serait intelligent. S’approchant avec précaution, il faisait attention à ne pas toucher, effleurer, fixer, envier les lèvres de Jenny. S’imposer cet état d’esprit se trouvait être compliqué par cette infime distance à côté d’elle, mais bon, il testait son calme et celui de la jeune femme. Si dans deux minutes, ils ne s’étaient pas sautés dessus, l’un ou l’autre, c’était que ça devrai aller, non ?

« Hum … et bien tout ceci, ça devrait aller, je ne voudrais pas mettre le bordel chez toi en fouillant partout »dit-il en souriant, se souvenant de la dernière fois qu’il avait du chercher quelque chose dans la cuisine de l’appartement. « Tomate salade me va » sourit-il en cherchant les tomates et la salade dans le frigo. Au moins se rendre utilise et elle avait l’air omnibulée par sa tarte, alors il pourrait faire autre chose pour l’aider. Il ouvrit le sachet et le mit de côté, avant de chercher un plan plat et un couteau pour couper les tomates. Finalement, il trouvait facilement où se trouvait quoi et se félicitait d’une telle prouesse personnelle.

« Pour le mois plutôt je dirais » riait-t-il en se concentrant sur le fruit – légume, super débat ! – pour ne pas se couper. Son couteau arrêta tout mouvement. Elle venait de lui faire un compliment. Son cœur en sursauta tellement ça lui était inhabituel. Il savait qu’il plaisait – sans pour autant par moment se sur-valoriser – mais il ne s’y était pas attendu. Surtout pas en faisant de la cuisine en fait. Il regardait du coin de l’œil son amie et sourit face à sa réaction. S’en voulait-elle vraiment de lui avoir dit la vérité ? Il ne pouvait pas en être plus heureux qu’elle l’apprécie à ce point.

« Merci beaucoup, ta robe te va très bien aussi » - sans parler des sous-vêtements, pensa-t-il. « Non, ça allait encore, et puis, c’est facile de savoir qu’une des sous-vêtements en dentelle de sont pas mien » appuya-t-il malicieusement. Il ne parlerait pas du préservatif qu’ils avaient oublié de jeter, histoire de ne pas installer de gêne entre eux. Déjà qu’il s’éloignait un peu d’elle – distance de sécurité – alors qu’il reprenait simplement son coupage. « Pourrais-tu m’indiquer où sont les bols, ou autre chose pour mettre la salade dedans ? » Changement de sujet radical, mais parler de salade pourrait peut-être calmer leur ardeur à tous les deux ? Il ne savait pas encore où ils mangeraient, oh non ! et il allait sûrement vite en être informé.

Alors qu’il arrivait plus ou moins à se contrôler sur ses doigts et ses tomates, son esprit partait vers les images de cette fameuse nuit. Pourtant, il arrivait encore à être calme. Magique. En même temps, vu les regards de la belle brune, s’il flanchait, ils se retrouveraient dans sa chambre … ou sur le canapé d’ailleurs. Ce n’était pas vraiment une excellente solution s’ils devaient avancés ensemble, car oui, cette idée monopolisait de plus en plus sa petite tête. Non, ce n’était pas bien d’y penser. Il avait déjà pu comprendre qu’elle le voulait, mais il ne savait même pas s’il pourrait ressortir après ça. Il allait s’en prendre pour son grade. Il finirait pas devenir fou s’il se ferait suivre tout le temps. Et payer un garde du corps, c’était comme parler à un mur en fait. « Fais chier » pensa-t-il en finissant de couper toutes les tomates. Il faudrait qu’il fuie loin d’ici avec une fausse identité. Peut-être qu’elle voudrait bien le suivre ? Il en serait très ravi en tout cas.

Sa confirmation sur le fait qu’elle voudrait vraiment le revoir se confirma. Il ne pouvait pas briser ses espoirs et les siens non plus. Il trouverait une façon de s’enfuir, comme il l’avait fait la veille de toute manière. Quand on veut réellement quelque chose aussi fort, on arrive toujours à trouver un moyen de l’obtenir. Surtout si c’était pour la voir. Elle n’était plus une simple étrangère ou juste une amie. C’était juste différent et il n’arrivait pas encore à mettre de mots sur cette relation. Parler ensemble serait bien et il penserait une fois qu’ils seraient assis entrain de manger. Oui, il devait le faire. Ils seraient tous les deux fixés de cette manière. Il sourit juste à sa remarque, pensant déjà à cet avenir qu’elle lui offrait.

Prenant le saladier en main, il souffla un « merci » puis il y mit ses tomates et de la salade. Parfait ! Il avait l’impression de mieux connaître l’appartement de sa brune plutôt que le sien, malgré qu’il y reste enfermer la plupart du temps. À savoir tout le temps sauf quand il est en studio. Dépriment. Donc se retrouver ici, c’était le paradis en somme. Il relevait les yeux vers sa voix et hocha la tête affirmativement, avant de la voir repartir. Il aurait pu revenir à sa salade, mais ses yeux avaient préféré descendre sur le corps de la jeune femme, lui laissant encore apprécier cette vue. Pourraient-ils vraiment avoir une relation normale ? Il en doutait, mais il n’oubliait pas qu’il devait lui parler pendant le repas.

Une fois sa silhouette hors de vision, il arrangea sa salade, cherchant de la vinaigrette dans le frigo – ne se souvenant plus de la recette de tête – et en mit juste assez pour le volume, et la rangea. La tarte était parfaite, il n’avait rien à redire. Quelques instants passaient et il s’occupait à faire la vaisselle. Ah ouais, un homme qui fait la vaisselle peut choquer, donc n’essayez pas d’imaginer la scène ! Bien sûr … Bref. Etant maniaque de ça, il préférait le faire et puis, chez eux, ce n’était pas son stupide frère qui le ferait donc il avait prit cette habitude. Et ça lui vidait la tête. Il murmurait à voix très basse des chansons du dernier album.

Fermant sa bouche, il reconnut la voix de Jenny. Il venait de s’adosser contre le plan de travail, et avait arrêter de chanter, bien sûr. « Je ne pourrais pas en boire avant un petit temps ! » sourit-il avant de reprendre « j’aimerais bien un coca, si tu en as » Boire de l’alcool était hors de question. Il finirait plus mal qu’un mal de tête et s’il rentrait dans cet état, il se ferait encore plus incendié. Mauvaise idée donc et il préférait boire quelque chose de normal pour une fois. « Il faut que j’amène quelque chose sur la table peut-être » Autant se rendre utile, toujours. Et puis, ça ne le dérangeait pas, tant que c’était pour elle …

« De rien, c’est normal » furent les mots qu’il lui dit après son remerciement. Comme il l’avait déjà pensé, il avait l’habitude de le faire, donc ça ne le dérangeait en rien et si ça lui éviterait – à elle – de devoir le faire plus tard, il en était ravi. Elle avait l’air d’être surprise de cela, mais bon, il montrait qu’il pouvait faire autre chose que ce qu’ils avaient fait la veille et cuisiner. À croire qu’il était l’homme parfait ! Pourtant, il restait encore célibataire. M’enfin, ce n’était pas lui qui choisissait cela. David se révélait comme un père – son énervement revenait en imaginant cela – qui reste constamment sur le dos de son fils et qui lui interdit de faire ce qu’il désire dans la vie. Juste travailler, rien d’autre. Comme si les passe temps ou autres personnes de l’extérieur était du poison pour ce qu’il faisait. N’importe quoi.

« D’accord » dit-il avec un large sourire en prenant le saladier et la suivant, ne pouvant se résoudre à l’admirer quand elle prit le bouteille de coca dans le frigo. C’est mal, en effet. Sauf qu’il ne pouvait faire autrement. Avait-elle mit quelque chose dans le café pour le faire rendre totalement accroché à elle ? Il en doutait. Une autre fille oui, mais elle n’avait pas l’air de vouloir se l’approprier de la manière détournée. Non, elle était plutôt directe et à l’avoir d’une manière tout à fait charmante. C’était comme tomber dans le piège le plus évident au monde. Mais il y accourait justement dans ce piège et avec joie ! Jusqu’ici, il ne le montrait pas, adorant jouer plutôt que de laisser trop d’évidence.

Une fois la salade posée sur la table, il suivit la belle brune qui prit place sur le canapé, servant leur verre. Ils … ils allaient manger l’apéritif ici !? N’étais-ce pas un trop grand appel à faire toute autre chose ? Si, mais il se rappelait sans cesse qu’ils devraient parler un jour, histoire de ne pas avoir qu’une relation sexuelle. Ce serait plus équilibré pour eux deux, quoiqu’ils finiront sûrement toujours pas atterrir dans un lit … ou sur un canapé, ce qui le fit sourire. « Oh oui, pas de problème » Tu parles pas de problèmes alors qu’il se rappelait parfaitement cette nuit avec elle, leur corps … Un dégluti de travers, mais il ne fit rien paraître.

Tout allait bien se passer, il se rassurait de cette façon. Quoiqu’elle n’était pas très efficace du tout comme méthode. Il prit en souriant – toujours – le verre qu’elle lui tendait et se retint de rire quand ils se rencontrèrent. Dire « à nous » lui brûlait les lèvres, mais n devraient-ils pas mieux se connaître avant quoique se soit ? En effet, et elle venait justement de lui demander quelques informations sur lui. Il espérait juste ne pas trop parler, maintenant qu’il était apte à aligner plus de mots que la veille au soir. « Et bien, tu sais déjà que je m’appelle Bill, que j’adore boire de la vodka et que je suis célibataire » quoique c’était encore à vérifier désormais (a)

« Sinon j’ai 21 ans à ce jour, j’ai un frère et un groupe de musique. Tokio Hotel. Je viens d’Allemagne et je suis venu ici pour enregistrer le prochain album. J’adore ma ville natale, chanter et surtout les concerts. Hum.. . J’aime aussi énormément sortir, faire du shopping, me maquiller et toutes ces choses que tout le monde réserve aux filles » malgré que tu es eu la confirmation que je suis un homme, pensa-t-il avec fierté. « Voilà à peu près. Et toi ? Mise à part que tu t’appelles Jenny, que tu es matteuse professionnelle et que tu es – si mes souvenirs sont bons – célibataire ? » sourit-il en prenant une gorgée de coca. Il pourrait presque croire qu’il avait un meilleur goût comme il venait de chez elle … Il tombait si bien dans ses griffes, il adorait ça !

Pour l’avoir retenu, cette information était devenue clé. Qu’elle soit célibataire bien sûr ! Bon, il se calmait en parlant, mais ce n’était que de courte durée. Même si maintenant, il pouvait en découvrir plus sur elle. Et il en était comblé. Ils avaient le même âge, le même statut amoureuse – oui, il y pense et repense, que voulez-vous ! – et pas le même travail. Important aussi. Comme s’il sortirait avec une chanteuse. Trop d’histoire, trop de distance, trop de tout. Des photos !? De lingerie !? Il pourrait en ouvrir la bouche et baver s’il n’avait pas eu une bonne éducation, c’est-à-dire sourire et écouter la suite. Leur centre d’intérêt s’avéraient être très similaires. Il ne pourrait pas rêver mieux, en plus de cette nuit et d’aujourd’hui. « La prochaine fois ». Il restait discret mais il était content de l’entendre encore de sa bouche. Sa bouche … Bref ! En même temps, il ne put que sourire satisfait quand elle parlait de son piercing. Il se féliciterait toujours de l’avoir fait ce petit bijoux, la souffrance avait raison de l’effet qu’il produisait désormais à la jeune brune.

Son rire lui fit chaud au cœur. Elle n’avait pas parlé de son groupe. Magnifique, c’était son plus grand soulagement. Malgré qu’elle effleure le sujet avec son frère, mais il répondit simplement un « tant pis », heureux que de toute façon il n’aurait aucun façon de connaître Jenny ou un membre de sa famille. Possessif, de plus en plus en effet. Mais plus il la regardait, plus il se disait que c’était bien normal. Et puis, l’improbable se produisit. Yeux écarquillés, brillants en entendant ses paroles, il pourrait presque pleurer. Elle l’invitait à revenir, elle voulait qu’il revienne, elle … Son cerveau surchauffait avec tant de choses dans la tête. Réagir, il devait réagir ! Donc un sourire se scotchait sur les lèvres, alors qu’il prenait enfin la parole, en ayant mit toutes ses idées en ordre.

« J’en serais ravi ! Ne t’inquiète pas, à part être enfermer chez moi ou en studio, je ne suis pas censé sortir » oups ? il n’y fit pas plus attention et continuait sur sa lancée « pour des photos, pourquoi pas, tant que tu les gardes pour toi, sinon je risque de me faire tuer par mon manager » quoique, il serait capable de les donner à un magasine sans l’accord de l’androgyne pour l’argent, passons « mais j’ai vraiment envie de revenir, tu ne peux pas savoir à quel point ! » Oui, il s’emballait beaucoup, mais en même temps, c’était juste incroyable ce qu’il lui arrive. Il était comme quand on a proposé le contrat au groupe – imaginez le dégât – donc il tournait à un ou deux mots par secondes. Pour faire simple, il comptait de toute façon revenir, mais vu qu’elle lui avait proposé, il ne pouvait qu’accepter !

Il aurait bien aimé lui dire de venir chez lui, mais ce serait une très mauvaise idée. Genre, l’apocalypse pour faire simple. Déjà, il ne voulait pas qu’elle voit son frère. De un, il serait capable de la draguer devant lui juste pour le faire rager et puis, il avait assez peur – malgré qu’il ne le montrerait pas – qu’elle parte avec son idiot de jumeau. Là, ce serait sa fin à lui. Il serait bien dégoûté mais il n’y pensa pas. Il vida en se calmant son verre. Son cœur était affolé. Même sans sortir, il savait qu’ils pourraient bien s’amuser ensemble. Enfin, s’ils iraient faire du shopping, il se demandait si elle serait capable de le supporter. Hum, bonne question, mais ils verront bien de toute façon. Vivre l’instant présent. Ne pas penser au passé et ne pas trop réfléchir sur le futur trop éloigné. Ça lui convenait tout à fait et puis, il trouverait une façon de s’échapper le weekend prochain, facile !

La jeune brune ne releva rien qui pourrait être suspect. En fait, c’était juste parfait. Elle n’avait pas l’air de chercher sa célébrité, ni à vraiment comprendre comment il devait vivre avec tout ça. Elle prenait juste Bill comme il était, une personne normale. Vus n’imaginez même pas comment il en était heureux ! « C’est gentil de ne pas souhaiter ma mort » ria-t-il. Surtout que ce serait vraiment ce que son manager lui ferait si jamais il aurait ces photos en fait, vu que ce n’était pas un vrai photoshoot qui lui aurait rapporté de l’argent. Bref, on s’en fiche. De plus, il était certain qu’elle préférait très nettement garde ce genre de photo pour elle toute seule, plutôt que de devoir les partager avec le reste du monde. Tant mieux, il préférait que ce soit elle qui le reluque, au moins, il la connaissait tout entière. Un petit rapprochement le fit sourire. Elle pourrait lui sauter dessus qu’il ne dirait rien de toute façon … Hum, ce n’était pas le moment peut-être.

« D’accord, par contre, juste des appels, je ne voudrais pas que quelqu’un voit des messages » Comment le dire sans lui faire peur ? En même temps, même lui flippait par moment d’être fliqué par le manager. Inspirant doucement, il continua ; « et … est-ce que ça te dérange si ce n’est que toi qui appelle ? parce que si je le fais et qu’un jour, je ne sais pas, par hasard, quelqu’un prend mon portable et t’appelle, tu risque d’avoir une mauvaise surprise » annonça-t-il avec une petit grimace. Si Tom faisait ça, ou même David, il s’énerverait vraiment, mais alors vraiment beaucoup. Et qu’ils ne lui sortent pas l’excuse du « il faut finir l’album à temps » car ça, ça lui montait aussi bien vite au cerveau.

Il verrait bien comment elle réagirait en fait, mais ça devait faire bizarre d’entendre ça. Personnellement, si on lui disait ça, il y aurait de quoi s’enfuir ou prendre de grandes distances en tout cas. Ses pensées furent vite bannit quand il sentit une main sur son t-shirt. Un grand sourire prit place sur ses lèvres. Lui qui pensait craquer en premier, il s’était trompé. Au moins, il voyait qu’elle était bien accrochée à lui, ce n’était pas pour lui déplaire en tout cas ! « J’ai deux chiens, mais ils sont plutôt du genre à te sauter dessus au réveil donc par moment, c’est vraiment agaçant de les voir chez soi » dit-il en pensant à la veille où encore une fois, à cause de Tom, il s’était fait réveillé par de la bave. Sympa comme réveil, c’était certain qu’il préférait se réveiller avec un baiser. Avec Jenny, bien évidemment.

« ça, je crois que c’est mon frère qui pourrait le confirmer, pas moi » Les voitures, d’accord, mais tant qu’elle roulait, il s’en fichait très bien du reste, surtout qu’elle attire des filles en fait, il n’avait pas besoin de ça pour que l’on lui court après (a’) Son rire le fit sourire. « C’est juste une Audi A1, ce n’était pas comme si c’était une Porsh ou une Ferrari » Enfin, c’est ce qu’il pensait vraiment. Son frère pourrait collectionner les voitures aussi bien que les filles s’il le laissait faire. Sauf qu’il n’y avait pas non plus immensément de la place pour les garder toutes. Oui, une voiture n’est pas comme une fille que l’on prend et jette. Ne pensons pas à ça. Son regard se baissait sur cette main qui touchait son corps. Il craquait aussi. S’approchant doucement vers elle, il posait une main sur sa joue pour l’embrasser. Juste un baiser. Juste … Ok il ne pensait pas qu’à ça, mais il devait rester calme, ne pas trop approfondir cet échange et tout irait bien. Normalement.

Plus il y réfléchissait, plus il se disait que ce qu'il venait de dire était incohérent. Vu qu'il aurait enregistrer le numéro de la jeune brune dans son portable, n'importe qui voulant l'appeler pourrait le faire. Réfléchir avant de parler, oui, mais il lui fallait le temps de se rendre compte que ce qu'il disait - parfois - n'avait aucun sens. Le dire à son frère ? Ha non, ça il ne le ferait jamais. Une genre d'exception pour elle. Si elle se rendait compte de la chance qu'elle a ... Hum, elle devait parfaitement le savoir en fait. « Laisse tomber en fait, tu m’appelles, je t’appelle, voilà quoi » dit-il en agitant la main en l’air. De toute façon, se taper la honte devant elle pour des paroles idiotes, ce n’était pas aussi grave que devant quelqu’un d’autre. Pas du tout en fait, mais il préférait ne pas trop y réfléchir. Et puis, elle pourrait toujours l’appeler, elle ne le dérangerait pas. Il serait capable de sortir du studio alors qu’il chanterait juste pour décrocher. Un coup à faire péter un câble tout le monde, c’était parfait en plus !

Il voyait parfaitement de quoi elle parlait en se faisant sauter dessus au réveil. Son sourire en coin le fit sourire à son tour – perversement, il l’admet – mais imaginez une telle chose … Bref. S’il y pensait trop, ça n’irait plus et puis, le canapé était foutrement confortable il trouvait. Ses idées n’étaient pas bien claires non plus avec leur distance, mais il devait se concentrer, juste pour pouvoir lui glisser à l’oreille « Si, très agréable, surtout par toi » avant de l’embrasser. Charmeur ? Non, un petit peu seulement, mais elle devait sûrement bien comprendre le pouvoir qu’elle avait sur lui. Ça faisait longtemps, très longtemps que ce n’était pas arrivé. Ça ne lui déplaisait toujours pas en fait, bien au contraire. Il avait vite fait entendu qu’elle aussi avec une voiture. Merveilleux, ils pourraient en tester deux ! Pardon, le baiser, juste ça et rien d’autre.

Elle aussi avait du mal avec ce principe, ça le faisait rire intérieurement. Surtout quand elle retirait ses lèvres des siennes pour lui parler. « Nous sommes tous les deux avec le même problème de non-résistance je crois » annonça-t-il en souriant. « Tu n’es pas une fille facile, j’en suis certain. Et même sans vodka, tu aurais pu me jeter dès que tu as remarqué que j’étais dans ton lit » Il imaginait mal la scène, vu que pour le moment, c’était lui qui jetait les gens et non l’inverse. Sauf dans certains cas où les gens comprenaient qu’il était Bill du groupe Tokio Hotel. Passons. « Disons que l’on n’a pas exactement fait dans les règles » ria-t-il doucement avant de la voir s’installer sur ses genoux. Qu’attendait-elle réellement ? Oui, il serait capable de le refaire ici sans hésiter, mais ils devaient manger et discuter à la base, non ? Il accueillit tout de même son baiser avec plaisir, venant enlacer sa taille en prolonger le baiser.

Calmant toutes ces idées tellement plus folles les unes que les autres – la voiture, le canapé, le lit, le mcdo … hein ? (a) – il décollait ses lèvres pour respirer. « Dis-moi, ça ne sent pas un peu le brûler par hasard ? » demanda-t-il comme ça. C’était encore léger comme odeur, mais autant le faire tout de suite, parce que bon, si David devait le récupérer dans un appartement en flamme, bof quoi. Et puis, il n’avait pas envie de mourir, bien que si c’était avec elle, il dirait que c’est mieux que rien. Alors là, ils le referaient sur le champ. Envie de mourir alors. Allons, ils n’allaient pas mourir et ils ne referaient pas tout de suite l’amour sur le canapé. Ils attendront bien sagement la prochaine fois, n’est-ce pas ? Une semaine, sans se voir et sans pouvoir la toucher, … L’enfer. Il profitait donc de lui caresser les hanches, les cheveux et de lui sourire. Il n’avait pas envie de partir, vraiment pas. Surtout qu’il n’avait prévenu en rien de son départ …

S’il disait qu’elle était une fille facile, elle pourrait dire de lui que soit c’est un mec facile – expression très peu utilisé, mais il aimait traiter son frère ainsi parfois, ce n’est pas toujours aux filles de devoir supporter ce genre de remarque enfin ! – soit c’est un parfait connard. L’un dans l’autre, ça revient au même. Mais même si coucher ensemble dès le premier soir ne s’avérait pas être une pratique courante, ils l’avaient fait et ce n’était pas lui en tout cas qui le regrettait. Loin de lui cette idée. Apparemment en tout cas, il avait éveillé les envies de sa brune en parlant de se faire sauter dessus au réveil. Mise à part ses chiens, personne de l’avait fait. Sauf son jumeau quand ils étaient jeunes mais ça ne compte pas, comme les animaux d’ailleurs. Il serait enchanté qu’elle soit la première à le faire en tout cas. Mais ce n’était pas le sujet à cette heure-ci et il devait bien se le mettre en tête.

« Bien sûr que l’on s’en fous » sourit-il. Et oui, et il n’en avait vraiment rien à faire des interdictions qu’on lui appliquait, la preuve, il était sorti et avait même dormi autre part. Bien sûr, quand il rentrera, ce ne sera plus la même histoire, mais il ne voulait pas non plus y penser. « Longtemps ». Quel beau mot. Surtout quand il est partagé avec elle. Il ne se lasserait jamais de la voir – jamais est peut-être un grand mot mais il le pense déjà – et il avait hâte qu’ils se revoient le weekend d’après. L’heure était à manger pour le moment et il venait de sentir une drôle d’odeur. Ce qui ne fit pas prendre conscience à Jenny qu’il pourrait y avoir quelque chose qui brûle. Ses quelques mots le firent sourire, alors qu’il cachait une envie de rire. Il l’hypnotisait tant que ça ? En même temps, il prenait bien soin de caresser ses courbes, de quoi faire perdre la tête non ?

Un petit baiser rapide et elle disparut. Il se retint de rire et sourit simplement, heureux de faire un tel effet. Malgré tout, il s’y accrochait de plus en plus à sa belle brune et ne pensait vraiment pas la lâcher. Sous n’importe quel prétexte. Il ne voyait pas ça comme de l’amour – ou pas encore ? – mais juste comme une envie d’être avec une personne. On n’a pas besoin de dire « je t’aime » tout de suite. Pour lui, c’était ça en tout cas. Certes, ses sentiments, il ne les ignorait pas. Juste qu’il se voyait mal d’officialiser ça aussi rapidement, pour que des ennuis arrivent encore plus vite ensuite. Se rendant compte qu’il n’avait pas bougé à être perdu dans ses nombreuses pensées, il réalisa juste cela quand elle réapparut pour prendre les verres sur la table. Il se mit debout et la suivit, histoire d’aller manger tout de même.

S’installant en face d’elle, on dirait un dîner aux chandelles. Plus ou moins, bien sûr. Le principal étant de manger. Ne pas faire de pieds, ne pas se sauter dessus, ne pas dire quelque chose de sous-entendu. Et oui, même l’innocent Bill Kaulitz doit penser à tout cela (a) Dévergondé ? Légèrement, mais ce n’était pas vraiment un secret de toute manière. Il regardait un petit instant ce qui était sur la table. Ça le rendait heureux d’avoir fait à manger – avec elle en particulier – et de pouvoir manger ce qu’ils ont fait ensemble. Ça fait clicher non ? Tant pis, il aimait bien ça, tant que ça ne tourne pas au répétitif chiant à mourir. Il levait les yeux vers elle et sourit en prononçant un « bon appétit » calme et sans trop la fixer. Mieux vaut éviter trop d’œillades et ce genre de comportement qui mèneront à ce qu’il aimerait tant faire … Eum non, ce qu’ils ne doivent pas faire !

À table, normalement tout devait bien se passer. Il ne ferait rien à l’encontre de cette idée très intelligente et il savait que ce serait réciproque. Quelqu’un craquerait bien au final. Non, la prochaine fois, ce serait le weekend prochain. S’ils se sautaient dessus avant de se séparer, ce ne serait pas si bien que ça. Oui, non. Il n’en savait rien, mais il remerciait simplement la jeune brune de le servir. Sa présence lui faisait oublier pas mal de choses. Tant mieux. À force de manger seul – comme s’il mangeait avec son frère, laissez le rire hein, déjà qu’il lui laisse à manger était un miracle ! – il en avait oublié ce que c’était que de manger avec une autre personne. D’avoir des échanges. Oui, parler. Au départ, dans le groupe, tout allait bien. Ils partageaient des pizzas ensemble et déconnaient pendant plusieurs heures. Maintenant, il n’y avait plus rien du tout. Juste des souvenirs de plus en plus douloureux.

Son sourire lui donnait envie de céder, d’abandonner ce qu’ils avaient fait pour faire tout autre chose, mais il ne devait pas. Il voyait qu’elle ne serait pas contre, mais soyons correct. Agir en adulte – mort de rire mental pour le brun. C’était si dur d’être mature ? Oui, mais ça viendrait au fil du temps. De toute manière, entre aujourd’hui et dans une semaine, ils ne pourraient pas se voir. Sinon leur relation allait être totalement proscrite et se faire suivre en semaine, non merci. Il s’en prendrait déjà pour son grade se soir, alors pour faire passer le tout, il attendrait le weekend suivant. Et puis, ils pourraient s’appeler de toute manière. Heureusement d’ailleurs, il ne voyait pas comment faire pendant autant de temps. Acrro ? Oh oui.

Commençant à manger, il avala tout rond une feuille de salade. Que venait-elle de dire ? Il ne put s’empêcher de rire, malgré qu’il ne sache pas du tout quoi répondre. Ah si, la vérité hein. Il était vraiment à l’ouest en face d’elle, sachant qu’elle le regarde et que la nuit dernière … Bon ! « Le ménage et repassage oui, je n’ai pas de femme de ménage tu sais » dit-il en souriant. « Masseur … Je n’ai jamais essayé mais pourquoi pas, on verra si j’ai un talent caché » Une proposition, en espérant qu’elle la retienne. « Les timbres, non, c’est pas mon truc ». Moment fatidique, roulement de tambours. « Les menottes et les canards en plastique ? Intéressant » S’il dirait qu’il en a ? Non, mais ça ne veut pas dire que c’est vrai. Haha !

Laisser planer le doute, oui, une vraie partie de plaisir, mais quand il sent un pied frôler le sien, il essaye de ne pas penser à ce que tout ce qu’elle avait proposé pourrait servir. Il avança son pied pour avoir un contact plus franc, mais baissait les yeux histoire de se concentrer sur ce qu’ils avaient à manger. « C’est très bon en tout cas » Petite précision sûrement « ce que l’on a fait à manger, bien sûr » S’il parle de leur nuit ou de leur baiser, oui, il pourrait employer les mêmes mots mais il ne devait pas y penser. Ça en devenait un supplice de savoir quoi dire ou quel geste adopté. Pour le moment, leur pied se touchait, rien de plus et il continuait de manger en souriant, ne pouvant s’empêcher de la regarder de temps à autre.

La manière de parler de la jeune femme le faisait bien rire. Il trouvait sa franchise et ses sujets tout à fait originaux et il se prêtait presque entièrement au jeu d’y répondre. Presque, parce que s’il ne laissait pas une vague de suspens entre eux, ce ne serait pas assez marrant. Se connaître par cœur devient très souvent répétitif et finit par blaser l’une ou l’autre, voire les deux personnes d’un couple. D’autant plus qu’ils venaient de se rencontrer, et toutes les autres choses qu’ils ont déjà pu faire. Alors essayer de mettre encore plus de piments dans leur vie, il serait partant directement et doutait qu’elle n’accepte pas elle aussi. Donc il gardait ses petits secrets et surtout ses soucis de côté, ne voulant en aucun cas l’impliquer dans sa vie professionnelle. Il n’imaginerait pas encore de devoir annoncer qu’il a une copine – quoiqu’ils ne sont pas vraiment en couple, enfin, ils avaient le temps de voir venir de toute manière – surtout si c’était pour qu’elle se fasse harceler comme il l’avait déjà pu être. Personne ne mérite ça.

« C’est des glandeurs alors » dit-il en haussant les épaules. « Une petite amie n’est pas faite pour ça et je doute que ce soit le meilleur moyen de la garder le plus longtemps possible dans une relation stable. Ce serait idiot de faire une telle chose en fait » Lui ne le ferait pas en tout cas. Elle n’était pas sa bonne et puis, dans un couple – il faudra qu’ils en parlent – c’est moitié moitié. Ça fonctionne ainsi sinon ce n’est pas la peine de continuer si l’autre ne fait pas d’efforts. Il savait qu’elle ne le laisserait pas faire face à lui de toute façon et son nom ne valait rien. Pour une fois, il en était très heureux. Pouvoir vivre comme une personne normale, un rêve devenu réalité avec elle.

« Très dommage en effet » Et quand deux personnes sont attirées l’une par l’autre, pourquoi essayer de faire tout pour ne pas être ensemble ? C’est stupide ! Comprendre ce que l’on ressent n’est pas compliqué et l’admettre doit se faire naturellement. Au moins, c’est la clé du bonheur. Que demander de plus. Bien qu’elle lui ait demandé bien plus qu’il n’y aurait pensé d’ailleurs, mais laisser le doute encore un petit moment. Peut-être que le weekend prochain il lui avouerait certaines choses. Mystère ! Se documenter avec elle ? Les idées se formaient, surtout du « oh regarde ça, on essaye ? » qui l’amusait énormément, mais il essayait de ne pas trop se laisser distraire. « C’est d’accord, on apprendra tout comme ça » rajouta-t-il en gardant son rire pour lui, malgré son grand sourire tout sauf innocent.

Ce faible contact entre eux suffisait largement, en plus de se regarder droit dans les yeux. Plus et se serait inévitablement la fin prématurée du repas. Dommage, surtout c’était vraiment bon. Deuxième fois où s’arrêta de manger. Un dessert … Un dessert … Là, c’était un sous entendu pas très sous entendu justement, mais … Quand il releva les yeux vers elle, voyant d’abord sa lèvre mordue puis ses yeux le fixer, il savait qu’ils voulaient décidément la même chose. « On pourra en préparer un après sinon » essaya-t-il de dire de la façon la plus neutre possible, ne pouvant s’empêcher d’avoir une vague de chaleur dans le bas du ventre au même instant. Il ne préférait pas bouger son pied alors, et baisser le regard vers son assiette. Il continuait à manger, mais tout se bousculait dans sa tête. Maintenant ou la semaine prochaine ? Dur de choisir … Les deux ? (a)